Sim Copans disparaissait il y a 20 ans le 22 février
Sim Copans nous
a initiés aux musiques
américaines, au jazz musique du XXème siècle
déclarée "trésor national" par le Congrès des Etats-Unis.
"L'Amérique et sa musique", "Negro spiritual", "Fleuve
profond", ...... ont jalonné les programmes de radio de la fin des années
40 jusqu'au milieu des années 70.
Né à Stamford dans le Connecticut en 1912, universitaire, en pleine guerre il décide d'aller à Londres participer à la
lutte contre le fascisme. Il débarque en juin 1944. Il rassure les
populations après le passage des allemands avec son camion équipé d'un studio
et de haut-parleurs. Jusqu'à l'arrivée à Paris le jour de la Libération,
l'information et la diffusion aux G.I de concerts seront son quotidien.
Dès Janvier 1947, Paris-Inter fut
créée, la première émission lui fut confiée, ainsi naquit "Panorama du
jazz américain" le samedi entre 12 et 13 heures, suivirent plus de 4000
émissions. Le président Eisenhower partant du principe que le jazz était le
meilleur diplomate de l'Amérique a encouragé les tournées de jazz en U.R.S.S,
Afrique et Sim Copans a pris le bâton de pèlerin en animant des conférences
dans les années 50 tant en France qu'en Afrique, des semaines entières.
Auteur de livres, préfaces, rapporteur de colloques comme celui sur l'Art Nègre de Dakar
en 1966, rédacteur de nombreux textes de pochettes de disques ou de revues, Sim
Copans laisse tout au long de cette seconde moitié de siècle son empreinte sur
le jazz.
Et Souillac? En avril 1945, à
l'invitation de Jean Calvel qu’il côtoie à Paris, habitant de Lanzac et
journaliste notoire, il vient dans le Lot en militaire avec la
"bénédiction" signée d'Eisenhower. Sim est fasciné par le Lot, en
1963, le couple s'installe à Lanzac où il réside se partageant avec Paris
depuis la fin des années 70. Février 1975, le docteur Vizerie, président du
club local de l'Unesco demande à Sim Copans de faire une conférence, ce sera
"De la côte des esclaves à la Nouvelle-Orléans". René Yronde dans la
Dépêche du Midi du 19 février 1975 dit: "Sim Copans se déclare heureux de
faire cette conférence sous l'égide de l'Unesco car il n'y a pas de musique
plus internationale que le jazz, montrant l'unité de l'humanité. Le jazz est un
langage extraordinaire créé dans la servitude et la souffrance, l'histoire du
jazz, c'est l'histoire d'une musique mais c'est aussi l'histoire du peuple noir
américain et sa protestation". L'idée d'un festival pris corps fin 75 au
sein d'un groupe de mordus, outre Sim Copans : Bailles, Calvel, Cazals, Rohic, Rodrigo. Le premier concert eut lieu le 11 juillet 1976, un millier
de personnes ont rempli l'abbatiale Sainte-Marie pour écouter la chanteuse de
Gospel Songs Marie Knight et le chanteur de Blues Memphis Slim.
L'Association pour le Festival de Jazz
de Souillac, en 1985 décide de donner
son nom à la manifestation. Ce sera "Souillac en jazz - festival Sim
Copans". Il reçoit à cette occasion, au nom de Jack Lang et des mains du
ministre Martin Malvy, la Croix de Commandeur des Arts et Lettres. En 1995,
pour les 20 ans du festival, qu’il préside depuis la fin des années 80, paraît
aux éditions du Laquet un livre "Jazz à Souillac", il y rappelle en
introduction ces mots d'Henri Texier contrebassiste de talent, qui résument
parfaitement la chaleur et l'amitié que l'équipe avec lui a su installer:
"Le festival de jazz de Souillac est un festival à dimension
humaine". En 1999, il fait don à la ville de Souillac d’une part importante
de sa bibliothèque - discothèque. Le Fonds Sim Copans a été inauguré en 2012
pour le centenaire de sa naissance. Il nous a quittés le 22 février 2000.
Robert Peyrillou directeur artistique du festival de jazz “Sim
Copans” de Souillac
et président depuis la
disparition de Sim Copans en 2000.
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