16 juin 2008

Salut l'artiste

Quand Alain m’a appelé ce matin vers 10 heures pour m’apprendre la terrible nouvelle, ce fut un véritable choc. J’étais malheureusement préparé quand quelques minutes plus tard TSF 89.9 m’appelait pour témoigner dans le journal de 12h. Avec Laurent Sapir, nous avions parlé en 2007 du concert de Souillac. A l’association, nous avions longuement débattu pour proposer E.S.T. à Souillac, mais rapidement tout le monde se retrouva d’accord sur notre choix. Aujourd’hui, je frémis à l’idée d’être passé « à côté ». Le soir du concert, le public se retrouva vite d’accord et aurait pu applaudir debout dès la fin du premier morceau. Leur musique est un espéranto des styles, je dis « leur » car c’était un son de trio, une écriture de trio, les initiales n’étaient pas seulement une facilité de prononciation du suédois mais surtout une appellation contrôlée d’un groupe, qui comme les mousquetaires était quatre avec Ake Linton qui intervenait aussi sur ce son si particulier. La contrebasse de Dan Berglund n’était plus une contrebasse, la batterie de Magnus Oström n’était plus une batterie et le piano d’Esbjörn Svensson était bien plus qu’un piano. Ils avaient inventé un instrument tricéphale qui leur permettait d’aller du rock au pop, du classique au jazz, de l’électro à LA belle musique mais aussi d’un public à un autre, de dire aux jeunes que le jazz est vivant. La lumière d’Erik Berglund complétait ce voyage dans ce Tuesday Wonderland. Comme je l’ai dit à l’antenne sur TSF , ce qui nous a marqué, c’est aussi leur gentillesse, leur simplicité, cette simplicité, la même que celle des thèmes qui permet tous les possibles, de visiter les méandres du jazz, d’un jazz ouvert, grâce à un pianiste d’exception Esbjörn Svensson, difficile ou pas à prononcer ce nom, on le retiendra dans nos cœurs. L’association pense à Eva, Ruben et Noa et à ses compagnons. Merci pour le bonheur que vous nous avez donné lors de votre visite l’été dernier.
Robert Peyrillou
photo Bernard Delfraissy Souillac 2007

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