25 mai 2008

David S. Ware and his friends

Hier soir, David S. Ware se produisait sur le scène du théâtre Garonne à Toulouse. A ses côtés, William Parker, l'éternel compagnon contrebassiste, Warren Smith à la batterie et Joe Morris à la guitare et, de ce quartet, on retiendra une musique exigeante et introspective. Car Ware ne communique pas, sinon pour donner, de manière très brève d'ailleurs, le nom des musiciens: pas de présentation de morceaux, pas de clin d'œil au public, pas d'affect. Ni bonsoir, ni au revoir, pas non plus de "je suis content d'être ici". Car si le public est là, c'est parce qu'il souhaite être ici. A lui d'entrer dans l'univers de cette musique rugueuse, obsessionnelle, difficile. La structure est identique d'un morceau à l'autre: Ware initie au ténor, suit Joe Morris qui reprend le thème et choruse. Le morceau mature jusqu'au chorus de Ware qui le conclut. Ne recherchez pas non plus de son délicat. Le ténor et la contrebasse sonnent gras, gros. Peu importe ce fichu son. Bien qu'on puisse reconnaitre le son de Ware au bout de quelques notes seulement: le saxophoniste "au gros son" comme il l'avait déclaré dans un numéro de Jazzman dans une discussion avec Sonny Rollins.
L'espace est saturé de sons, nombreux, divers, furtifs ou longs, qui traduisent l'engagement extrêmement fort de chacun des musiciens. Car S. Ware sur scène, c'est une multitude de moments d'expression personnelle mise en quartet. Hier soir, l'espace était saturé de sons.

Gilles et Marie-Françoise

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Hélas la qualité de la sonorisation est très importante, hier ils ont du se battre pour jouer, et nous pour les entendre.
Bien-sûr ça passe, mais il n'y a pas que la musique, il y a ce combat et cela ne devrait pas y être, c'est une barrière.
Cette musique n'est pas difficile et rugueuse. Elle est envol permanent, légère et lumineuse, changeante et fluide comme les éléments lorsqu'elle est servie par une technique ad hoc que les musiciens peuvent complétement oublier.. Il suffit d'écouter les enregistrements!
Aucun musicien au monde ne veut que sa musique soit dure, difficile et saturée de sons.
Riche, complexe, exigeante oui...
Je vous envoie quelques extraits de l'enregistrement du concert de Vienne, vous entendrez la différence...
Cette sonorisation a été un désastre et cela entretient malentendus et préjugés sur cette musique.
Elle n'a vraiment pas besoin de ça..
C'est dommage.

Je voulais répondre via le blog, car je souhaite que cette réponse soit publique, mais c'est trop long....

Merci de la publier si c'est possible...

Amicalement

Anne Dumas
david s ware

18:55  
Anonymous Anonyme said...

Hélas, je me suis mal exprimé au sujet du concert de David S. Ware. Car, contrairement, à ce que laisse entendre ce billet, nous avons beaucoup (mais vraiment beaucoup) apprécié ce concert. Quand j'évoque "un espace saturé de sons", ce n'est surtout pas péjoratif. L'expression, m'est venue par opposition à musique minimaliste. Chez S. Ware, il y a une multitude de notes, de sons, de phrases. En écrivant que "l'espace est saturé de sons", je voulais signifier que la musique occupe tout l'espace. Le verbe "saturer" est, à ce titre, malheureux.
J'écris également que la musique de S. Ware est difficile. Or, dans mon esprit, ça ne signifie ni herméneutique ni délibérément difficile, ni inaccessible. La difficulté tient, en partie et à mon sens, au fait que S. Ware refuse (dans ses concerts comme dans ses albums) toute concession au show (pas de bonjour, de bonsoir, de "je suis heureux d'être..."). Ce refus, c'est, dans mon esprit, par souci de ne pas parasiter sa musique. C'est une manière de considérer les spectateurs doués d'une profonde sensibilité et, à ce titre, très gratifiant.
Quant au qualificatif "rugueux" et aux considérations sur le son, elles sont complètement erronées.

Encore complètement désolé pour ce billet malheureux et je réitère mon admiration pour ce musicien dont je guette tous les concerts et qui peut me faire parcourir un paquet de kilomètres pour aller l'écouter (un Paris-Toulouse en l'occurrence)

19:33  
Blogger musique en jeu said...

merci pour ces éclaircissements et pour vos chaleureux sentiments à l'égard de David et de sa musique.
A mon tour de tempérer ma réaction, en effet j'étais si déçue par la sonorisation que j'ai mal interprété votre message.
anne dumas

13:14  

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