Michel Portal, l’homme des friches et Robin McKelle une certaine dame nostalgie.
Au moment où 200 professionnels votent pour les Victoires du Jazz, qu’auriez-vous choisi ? Michel Portal et Sylvain Luc ou Robin McKelle en quartet ? Quant à moi, je ne me suis pas abstenu, j’ai voté pour les 2 concerts, est-ce nul ?
Voter, c’est toujours difficile, comment peut-on comparer des styles ou instruments différents, André Ceccarelli et Bireli Lagrène, Abbey Lincoln et André Minvielle,…
J’ai trouvé le duo Portal Luc très différent des autres rencontres du clarinettiste avec Martial Solal, Richard Galliano ou Bernard Lubat. Est-ce que cela tient à l’instrument du complice, à la maturité, à la capacité à dialoguer, à divaguer le long des notes ? L’autre soir Michel Portal était plus présent, la ligne de partage n’était pas au même endroit mais le partage du gâteau basque a dégagé les plus belles improvisations les plus débridées, les plus délirantes même parfois où l’humour n’était jamais loin. Comme avec Lubat, on est en liberté présente, on erre avec eux dans ces jungles que Portal affectionne tout particulièrement, comme de faire dans ce lieu l’école du jazz buissonnier. Luc déroule le tapis rouge tressé de ses plus belles cordes, c’est de l’aubusson grand crin qui fait monter l ‘émotion ! Quel beau mariage et ne me parlez pas de la différence d’âge ! Seule ombre au concert, les fumées et poussières sur scène indignes d’un auditorium d’école de musique qui ont gêné un des plus grands musiciens actuels. Par contre c’est lui qui « fumait » encore bien après le concert ! S’il avait joué Mozart, aurait-il eu le même accueil ?
Tapis rouge, c’est aussi celui déroulé par le marketing, par une certaine presse à Robin McKelle. Que faut-il en penser ? Certains la comparent à Norah Jones, Pink Martini, d’autres trouvent qu’elle s’inspire d’Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Sarah Vaughan. « Made in U.S.A », peut-être est-elle plus swing que les « Faites en Europe du Nord ». La voix est là, mais pas toujours les tripes et le cœur de ses inspiratrices. Ce n’est pas encore « Body and Soul » mais le corps est déjà à l’aise sur scène. L’émotion frappe à la porte et il y a un je ne sais quoi à développer pour enlever un « y » à la fin du mot jazz. Quant au rappel prévu « Remember » au piano solo, que ce soit jazz ou pas, il confirme que la musique a gagné une voix.
Le jazz a toujours des difficultés pour attirer le public, guère plus de 100 voix sur les 60 000 habitants de Brive pour Michel Portal et Sylvain Luc contre un peu plus de 400 sur les 15 000 habitants de Sarlat pour la « Modern Antique » Robin McKelle.
Rendez-vous à La Villette le 3 septembre pour les suffrages des Victoires du Jazz.
Robert Peyrillou
Voter, c’est toujours difficile, comment peut-on comparer des styles ou instruments différents, André Ceccarelli et Bireli Lagrène, Abbey Lincoln et André Minvielle,…
J’ai trouvé le duo Portal Luc très différent des autres rencontres du clarinettiste avec Martial Solal, Richard Galliano ou Bernard Lubat. Est-ce que cela tient à l’instrument du complice, à la maturité, à la capacité à dialoguer, à divaguer le long des notes ? L’autre soir Michel Portal était plus présent, la ligne de partage n’était pas au même endroit mais le partage du gâteau basque a dégagé les plus belles improvisations les plus débridées, les plus délirantes même parfois où l’humour n’était jamais loin. Comme avec Lubat, on est en liberté présente, on erre avec eux dans ces jungles que Portal affectionne tout particulièrement, comme de faire dans ce lieu l’école du jazz buissonnier. Luc déroule le tapis rouge tressé de ses plus belles cordes, c’est de l’aubusson grand crin qui fait monter l ‘émotion ! Quel beau mariage et ne me parlez pas de la différence d’âge ! Seule ombre au concert, les fumées et poussières sur scène indignes d’un auditorium d’école de musique qui ont gêné un des plus grands musiciens actuels. Par contre c’est lui qui « fumait » encore bien après le concert ! S’il avait joué Mozart, aurait-il eu le même accueil ?
Tapis rouge, c’est aussi celui déroulé par le marketing, par une certaine presse à Robin McKelle. Que faut-il en penser ? Certains la comparent à Norah Jones, Pink Martini, d’autres trouvent qu’elle s’inspire d’Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Sarah Vaughan. « Made in U.S.A », peut-être est-elle plus swing que les « Faites en Europe du Nord ». La voix est là, mais pas toujours les tripes et le cœur de ses inspiratrices. Ce n’est pas encore « Body and Soul » mais le corps est déjà à l’aise sur scène. L’émotion frappe à la porte et il y a un je ne sais quoi à développer pour enlever un « y » à la fin du mot jazz. Quant au rappel prévu « Remember » au piano solo, que ce soit jazz ou pas, il confirme que la musique a gagné une voix.
Le jazz a toujours des difficultés pour attirer le public, guère plus de 100 voix sur les 60 000 habitants de Brive pour Michel Portal et Sylvain Luc contre un peu plus de 400 sur les 15 000 habitants de Sarlat pour la « Modern Antique » Robin McKelle.
Rendez-vous à La Villette le 3 septembre pour les suffrages des Victoires du Jazz.
Robert Peyrillou
photo Souillac 2006
Libellés : Michel Portal, Robin McKelle, Sylvain Luc
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home