26 novembre 2007

Michel Portal, Yaron Herman trio et D'JAB

Michel Portal invite Yaron Herman trio. Carrément alléchant. Mais c’est l’intitulé qui m’a fait tiquer. J’aurais très spontanément inversé les termes de l’invitation. Or, c’est bel et bien Michel Portal, cet électron libre, qui invitait un trio et, s’ils ont pioché dans le répertoire de A Time for Everything, dernier opus du trio, en particulier «Layla, Layla», le clarinettiste invitait Yaron Herman (p), Gerald Cleaver (d) et Matt Brewer (cb) à le suivre sur les chemins risqués de l’improvisation systématique.
Le début du concert fut décevant. Peut-être parce qu’on attend beaucoup de ces deux musiciens? Peut-être parce que je restais avec le souvenir de Portal, à Souillac, qui nous avait scotchés deux heures durant en 2006? Peut-être aussi car j’aime beaucoup les albums de Yaron Herman? Peut-être… Les musiciens donnaient néanmoins l’impression de se chercher, de tâter les possibles musicaux et d’appréhender le nécessaire pas en avant. C’est à partir du milieu de concert, que l’alchimie s’est produite. Impression que tout se débride, que chacun a saisi où les autres peuvent et veulent aller. Ça finira avec deux rappels et un troisième auquel ils ont vaillamment résisté avant de fuir. Il était temps.

En première partie, il y avait D’JAB. Non? Rien du tout? C’est à peu près normal mais ça ne durera pas certainement pas. Donc D’JAB, c’est un trio de très jeunes musiciens fraîchement sortis de l’école: Joachim Florent à la contrebasse, Antoine Brouze (photo) à la batterie et Benjamin Flament aux vibraphones. Dans la lignée du «jazz européen» (beurk! Ce terme), ils proposent des compositions riches, complexes et jouent comme ceux auprès desquels ils ont appris, puisé et joué. Tiens, que quelqu’un me dise, par exemple, comme ça, qu’il n’y a pas du Daniel Humair dans le jeu d’Antoine Brouze. Alors…, j'attends...
Gilles

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