25 novembre 2007

En écoutant le Bolero de Trotignon, j'ai pensé à Béjart

Ils ne sont pas nombreux les orchestres à 2 têtes. Il y a bien le Moutin Réunion où, un temps Baptiste Trotignon tenait le piano et maintenant, il y a cette machine à voyager qu’est le Baptiste Trotignon David El Malek. Pour le voyage, installez-vous, Dré Pallemaerts met le charbon et (loco)motive ses partenaires, c’est un des beaux cadeaux que la Belgique ait faite au jazz. Le batteur se souvient des 22 coups du Beffroi un soir de concert à Souillac avec Bill Carrothers. Qui n’a pas jammé avec l’horloge en plein set chez nous ? Depuis, il a remplacé Daniel Humair au CNSM et vient de sortir Pan Harmonie en se payant le luxe de quasiment tout composer. Thomas Bramerie a remplacé Darryl Hall, c’est un de nos majestueux gardiens du temple tempo. La musique est leur langage, David est le plus bavard, les notes viennent aisément, il nous raconte son pays comme dans Al Admat Israël ou Massada. Nous sommes submergés par la beauté de ses phrases. L’émotion est interne, toute en retenue, la musique coule de source tantôt sous les touches noires et blanches de Trotignon, tantôt sous les clefs dorées d’El Malek. Suivez avec eux le Chemin du Serpent, c’est un peu pentu mais le voyage vaut le détour. Le pianiste est revenu l’été dernier en vacances à Souillac après y avoir joué en trio en 2002. Il s’est pour moi, depuis la disparition de Michel Petrucciani, installé sur le tabouret laissé par ce dernier à l’académie des pianistes virtuoses.
Robert Peyrillou

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