29 juin 2018

Rudresh Mahanthappa 2

Je vous le disais il y a quelques jours sur ce même blog, cela se confirme !
Les critiques de jazz de la célèbre revue de jazz aux USA, Downbeat, viennent de publier leur palmarès 2018 le 25 juin, Rudresh Mahanthappa, meilleur saxophoniste alto américain ! 
Il sera en exclusivité européenne à Souillac le 19 juillet puis chez nos amis de Millau et du festival Radio France Occitanie Montpellier grâce à qui nous proposons cette soirée. Réservation sur www.souillacenjazz.fr et sur les réseaux ticketmaster et fnac.


19 juin 2018

Un évènement à ne pas manquer !



Avec son nouveau projet “Agrima”, le saxophoniste alto et compositeur Rudresh Mahanthappa réunit la Coalition Indo Pakistanaise avec le guitariste Rez Abbasi et le batteur/percussionniste Dan Weiss.
“Un trio à la fois ancré dans la tradition folk et l’improvisation jazz, qui propose un pacte social aussi bien qu’un idéal musical” : voici comment le New York Times décrit l’Indo-Pak Coalition
photo : Ethan Levitas
 
“Agrima” en sanskrit signifie “suivant” ou “suite à “. Pour les 3 membres du groupe, cela prend un sens particulièrement fort : Mahanthappa a eu beaucoup de succès avec son projet “Bird Calls” et a été récemment élu directeur de la branche jazz de la Princeton University. Abbasi, né à Karachi au Pakistan et qui a grandi en Californie s’est révélé au grand jour à travers divers projets : RAAQ Acoustic, Junction (projet très électrique). Weiss est également reconnu comme quelqu’un d’éclectique : joueur traditionnel de tablas mais aussi par ses performances dans la musique metal et dans des formations allant du solo à de larges ensembles.
Mahanthappa ne voulait pas que les sonorités indiennes soient la préoccupation principale, préférant se concentrer sur l’interaction entre les 3 musiciens. Beaucoup de choses ont évolué depuis leur premier concert en 2005 au Joe’s Pub à New York, à la fois dans leur conception de la technique que des sonorités indiennes ou plus largement non occidentales. Le plus gros changement réside sans doute dans l’installation du percussionniste qui mélange les tablas avec des éléments de batterie. Cela participe de l’expérience du groupe et de leur relation à la musique indienne et au jazz qui s’est développée au fil des ans et qui finalement va au-delà de la seule instrumentation.
La première représentation de l’Indo-Pak Coalition - qui a donné naissance à Agrima - a eu lieu au globalFEST à New York en janvier 2017, il reflète bien l’énergie, les contrastes, la dynamique, avec la volonté de garder l’improvisation au cœur de la musique.
Peu de musiciens ont la possibilité d’explorer les possibilités, les ponts entre leur musique et leur culture : Rudresh Mahanthappa est capable de mêler jazz progressif, musique classique de l’Inde du Sud de manière fluide et visionnaire, ce qui reflète sa propre expérience, lui qui fait partie de la seconde génération des Indiens – Américains.
Quelques récompenses :
- Saxophoniste alto de l’année par le Downbeat Magazine’s International Critics’ Polls (6 ans de 2011 à 2013, de 2015 à 2017)
- Saxophoniste alto de l’année par le Jazz Journalists’ Association (5 années consécutives de 2009 à 2013 et à nouveau en 2016).
- Saxophoniste alto de l’année en 2016 par le JazzTimes Magazine Critics’ Poll.
- avril 2013 : il reçoit un Doris Duke Performing Artist Award, l’une des plus grandes distinction internationales pour les arts
- 2015 : nommé United States Artists Fellow

Jeudi 19 juillet 2018 à 21h15 place Pierre Betz à Souillac 
(repli palais des congrès si intempéries)

Concert proposé par le festival Radio-France Occitanie Montpellier
Billetterie sur www.souillacenjazz.fr, ticketmaster.fr, fnac.com et aux centres E.Leclerc de Souillac et Gramat.

Musiciens trop rares en France, ne les manquer sous aucun prétexte !

17 juin 2018

Limoges, capitale de la swing'music (2)

Article déjà paru le 19 décembre 2010 lors de ma dernière visite à Jean-Marie Masse.


Mercredi 15 décembre 2010 nous avions rendez-vous avec Jean-Marie Masse, le président fondateur du Hot-Club de Limoges. C’est surtout l’homme de radio de l’après-guerre qui intéressait Céleste Day Moore, jeune étudiante américaine, actuellement à Souillac pour travailler sur le fonds Sim Copans, lui aussi homme de radio. 


Après avoir fait 78 tours dans une pièce et 33 dans une autre – ces milliers de disques donnent le tournis sans parler des CD - Jean-Marie a su séduire en ce jour céleste, notre jeune amie venue du berceau du blues Chicago. Il nous montre le tissu qui recouvrait la plaque de rue Buck Clayton, inaugurée en 2008 en se félicitant que Limoges soit la ville de France la plus reconnaissante aux musiciens de jazz (rue Louis Armstrong, rue Bill Coleman), ville aussi qui, sans discontinuer, diffuse le jazz en radio et en concerts depuis 63 ans. Puis au cours de la discussion, c’est l’affiche du premier concert du Hot-Club le 15 janvier 1948 avec Rex Stewart ou la publication de Jacques Canérot et Alain Carbuccia membres éminents du HCF et amis de Limoges. Bien sûr il est question de Radio Limoges et de ses débuts à la radio en 1947, du jazz pendant la guerre, des concerts du Jean-Marie Masse batteur de jazz qui a accompagné bon nombre de jazzmen américains jusqu’à la fin des années 60, de Gabriel Garvanoff, un de ses pianistes, de Swing FM qu’il a créé il y a quelques années et qui émet 24h sur 24. Céleste l’interroge sur sa venue au jazz, il évoque l’importance pour lui de Roger Blanc qui déjà en 38 diffusait du jazz à la radio sur Limoges – c’était mon tour dans les années 60 en écoutant les émissions de Jean-Marie. On parle aussi de son regret que le cinéma américain (sa deuxième passion) ne se soit pas intéressé aux musiciens de jazz. Un des animateurs du Hot-Club de Limoges, Claude-Alain Christophe, s’y intéresse puisqu’ils viennent tous les deux de corriger les épreuves d’un livre à sortir sur l’histoire du jazz à Limoges dont Jean-Marie est toujours l’homme-orchestre. Trois hommes du jazz ont compté dans son trajet : Hugues Panassié, Stanley Dance, spécialiste d’Ellington venu à Limoges en 64 – pourquoi l’ai-je loupé ? - et Johnny Simmen - que j’ai eu aussi la chance de rencontrer 
- mais ce qui l’étonne le plus aujourd’hui c’est la curiosité des jeunes filles pour le jazz qui lui font swinguer la barbe blanche bientôt nonagénaire. Céleste avoue être arrivée au jazz par Sidney Béchet, étonnant à son âge !
On resterait des heures sur ces sièges où se sont assis les plus grands jazzmen que Jean-Marie accueillait chez lui : Lionel Hampton, Buck Clayton, Bill Coleman,… Céleste promet de revenir avant de rejoindre les Etats-Unis.
Robert Peyrillou

voir le calendrier des manifestations Hot Vienne sur 
http://www.ville-limoges.fr/index.php/fr/culture/hot-vienne


avec notamment l'exposition Jazz in Limoges, la conférence de Dan Vernhettes sur James Reese Europe et le débarquement du jazz fin 1917 et le concert de Pat Giraud.
à suivre

11 juin 2018

Limoges, capitale de la swing’music (1)


Du 4 juin au 31 décembre 2018, Limoges présidera la musique chère à Jean-Marie Masse, au Hot Club de Limoges qu'il a présidé de 1948 à 2015 et à celle de Swing FM, radio qu’il avait créée.
Hot Vienne organisée par la Ville de Limoges sous la baguette de son premier magistrat Émile Roger Lombertie, premier fan semble-t-il quand il évoque le concert du 5 mars 1973 au cinéma Omnia avec le duo Milt Buckner / Jo Jones et du tap dancer Jimmy Slide en visitant l’exposition magnifique Harlem à Limoges conçue par Anne Legrand, amie de Souillac en jazz, du Fonds Sim Copans et commissaire également dans la région de l’exposition sur Gus Viseur à Tulle. Ce concert de 73, auquel j’assistais, a fait partie aussi de mes déclencheurs. Ces deux musiciens, je les avais entendus un soir sur Radio Limoges dans les années 60 dans une émission de Jean-Marie Masse, séduit, le lendemain en sortant du lycée je courrai chez Arpèges chercher un vinyle … mais je rentrai avec un disque sur piano du spécialiste des block chords et non à l’orgue B3 Hammond, introuvable ce jour-là, je m’étais rattrapé ensuite.


Le 9 juin, c’était l’inauguration de l’exposition en deux lieux, la Bfm de Limoges et la Galerie des Hospices accueillent une sélection des archives de Jean-Marie Masse et de son épouse Paulette. 

 
 Anne Legrand commissaire de l'exposition, présentant Harlem à Limoges au maire de la ville

Le président historique du Hot Club avait fait don de sa collection à la Ville avant sa disparition en octobre 2015. Moins de trois ans après, un square de la cité porte son nom depuis le 4 juin … et pas n’importe quel square, celui devant le Grand théâtre où Lionel Hampton le 13 mai 1977 avait mis le public en transe, je sais, j’y étais, Milton Buckner aussi ! mais surtout où le 23 mars 1964 Duke Ellington avait inauguré le premier concert du HCF dans ce lieu, le 54e depuis le 14 janvier 1948 où Jean-Marie et ses amis accueillaient Rex Stewart (cf affiche). 


Le 9 juin c’était le concert de lancement, concert symbolique hommage à Sidney Béchet et Louis Armstrong, avec les mêmes acteurs qui le 12 janvier 1981 avait transporté les spectateurs un soir de neige avec trois orchestres, Olivier Franc, Irakli et François Biensan. Samedi, il y avait le quintet d’Olivier Franc avec Jean-Baptiste Franc au piano, Benoît de Flamesnil au trombone, Gilles Chevaucherie à la contrebasse et … Daniel Béchet à la batterie auxquels est venu se joindre Irakli, ambassadeur de Satchmo et sa trompette.  La soirée se poursuivait avec l’orchestre de Julie Saury, fille de Maxime venu en juillet 65 à l’invitation du Hot Club de Limoges décentralisé ce soir là à Bellac.
Hot Vienne, ce sont concerts, expositions, films, conférences, colloque … un livre remarquable, un CD avec des enregistrements inédits de 49 à 56, des pépites originales, on en reparle …

Robert Peyrillou 
A suivre