20 octobre 2016

Lei-la Belle




Mardi 18 octobre 2016, Jazz sur son 31. Sous le chapiteau de l’Automne club où se faufile encore la lumière du jour finissant, des clochailles résonnent doucement dans le silence quand Leila Martial, Pierre Tereygeol et Eric Perez entrent par la porte du fond. Au milieu, la batterie et de part et d’autre la chanteuse et le guitariste : la musique sera donnée par une symbiose de leurs découvertes, de leurs imaginaires, de leurs audaces.
Un souffle, une respiration absorbés puis restitués par le pouvoir des machines électroniques s’étendent pour que les premiers chants puissent se chercher, se trouver, explorer l’espace et nous toucher. Le souffle et la voix jaillissent, à la fois inconnus et familiers. Une musique corporelle – alors me reviennent en mémoire les images des concerts des Humanophones, où Leila avait associé sa voix aux percussions corporelles. Un corps à la fois souple et solide, ancré et mouvant.
Leila Martial joue chez elle ce soir, elle en est émue et confie-t-elle toute excitée par la sortie de leur  premier disque, Baabel.  L’énergie et l’enthousiasme ne demandent qu’à nous contaminer et la musique ne nous lâche pas. Les onomatopées deviennent mots d’un langage que nous ignorions connaître et les mots, loin de se désarticuler, se réarticulent dans une parole neuve, que nous comprenons. Eric Perez (batterie) et Pierre Tereygeol (guitare) joignent leurs mélopées. Un jeu éminemment collectif : les audaces, les explorations, les prises de risque s’enchaînent. Si souvent le groupe soutient le soliste, celui qui expérimente, qui se lance, ici les musiciens se stimulent, s’encouragent à aller plus loin, ailleurs, autrement ; ils semblent émerveillés par leurs idées et leurs découvertes. Et nous aussi.
La nuit est tombée, resserrant l’intimité autour de la scène, seule éclairée. Les sonnailles à nouveau. Et des images des films d’Alain Guiraudie – en particulier Du soleil pour les gueux – se superposent dans ma tête, paysages des Grands Causses où les troupeaux de chèvres et de moutons croisent des personnages venus des contes anciens. La poésie sauvage des paysages pelés où surgissent les rêves.
Une longue mélopée de Pierre Tereygeol emmène dans un autre ailleurs, peut-être plus méditerranéen et plus mélancolique.
La chanteuse dit un texte, elle dit la chèvre, exploratrice hardie et libre. Puis elle livre des sons hardis et libres, des textures inentendues, noués dans les explorations sonores du batteur et du bassiste.
Me voici toute étonnée, toute chamboulée.
Le public rayonne, heureux.

Si je parle peu de la musique, elle ne demande qu’à être écoutée puisque l’album Baabel est disponible. En outre, un film documentaire, Vocal Acrobats, réalisé par de Klemens Shiess, avec Leila Martial et Andreas Schaerer est paru en dvd. Pour donner suite…
Marie-Françoise

1 Comments:

Blogger uhoj said...

Bonjour, Je suis au milieu de l'offre d'Air France et m'a offert de la contacter tap portugal. Cette société est mieux que ces deux?

03:53  

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