20 juillet 2016

Un démarrage en fanfare



Premier concert de Souillac en Jazz et pas n'importe quelle fanfare ! Le Wonder Brass Band: six musiciennes, en tenue noires et blanches habillées, pleines de personnes et de fantaisie.  En ces jours de deuil national, le festival a choisi de confier au jazz, cette musique née de la résistance à la haine et à la brutalité, le soin de souffler l'air de la solidarité.
Cette année encore,  les bancs et chaises de l'église sont sortis écouter du jazz, complétant ainsi la salle de spectacle en plein air de la place.  La municipalité de Pinsac, et une poignée de Pinsagais, ont accompagné le festival de jazz pour construire, le temps d'une soirée, cet espace de partage musical devant la petite église.
Le Wonder Brass Band a su créer une belle entente avec le public, sans cesse sollicité et toujours réceptif, renvoyant des échos palpables du plaisir de l'écoute.  Réunir en fanfare une caisse claire,  une grosse caisse,  une trompette,  un saxophone, un trombone et un soubassophone pourrait sembler classique ; mais lorsque six musiciennes prennent à bras le corps leur musique et l'offre au public, leurs personnalités composent un ensemble et donnent une identité collective à un spectacle musical et visuel original.
Alors, on a pu entendre des arrangements wonderisés de grands standards auxquels se sont ajoutés des airs latino ou funky, certains purs jazz, créés par le groupe.  Les rythmes toniques de la fanfare et les mélodies pêchues ont offert des espaces à l'expression de chacune.  Un arc-en-ciel de couleurs émotionnelles s'est déployé au gré des solos.  Avec souvent une grande sensualité.  Des dialogues,  duos entre souffleuses et avec les "caissières",  ont dévoilé leur complicité interne.
"Et maintenant,  Mesdames et messieurs,  vous allez entendre une composition du Wonder Brass Band.  Pour toi, pour toi, et pour toi aussi..."  a déclaré à plusieurs reprises la soubassophoniste créant une forte intimité avec chaque spectateur et jouant sur le comique de répétition.  Avec peu de paroles, elles ont su créer le sourire et partager la joie de la musique.
Il est essentiel d'ajouter que la scène est devenue un lieu de composition graphique: les musiciennes l'ont habité, ont dessiné des figures par leurs déplacements,  jeux chorégraphiques qui valorisent la musique.  La scénographie,  travail d'équipe conçu avec la metteuse en scène Marie Puech, est précise et efficace, toute en finesse.
Humour, sensualité,  féminité,  surprise et joie sont sans doute les airs dominants de la soirée.  Et l'invitation à la danse, à laquelle le public a répondu unanimement, a terminé la soirée dans un bel élan collectif.
Merci les filles !
Marie-Françoise