Sur fond blanc, un immense arbre rouge avec, de part et d’autre, en noir, un individu promenant un chien. En haut, à gauche, là où l’œil s’accroche d’abord, en caractères rouges, «hans ulrik» et, juste en-dessous, indissociable, le titre de l’album
tribal dance. Le réflexe le plus immédiat m’amène à tourner la pochette pour voir comment le verso répond au recto. Sur fond blanc, les silhouettes noires de trois personnes sont encadrées par deux arbustes rouges. En haut, à droite, les titres des morceaux sont rouges avec, à gauche et à droite, les numéros des pistes et le temps de chacune d’elles… en noir bien sûr. En-dessous, en noir, les noms des musiciens et, en rouge, leurs instruments respectifs. Il est inutile de convoquer la tranche. On devine que tout s’y passera en rouge et noir, sur un fond blanc largement dominant. Blanc comme épure, rouge et noir, végétal et humain, arbre géant et arbustes : opposition, contradiction, complémentarité.
Tribal dance est aussi un quartet mené par Hans Ulrik (saxophones soprano et ténor), Jacob Christoffersen (piano), Anders Christensen (basse) et Mikkel Hess (drums of course). Leurs noms, franchement scandinaves, nous rappellent que là-bas, entre Stockholm et Arkhangelsk, des hordes jazzistiques grouillent et deviennent des modèles : Jan Garbarek, e.s.t., Nils Landgren (qui passe en France le 7 novembre) ou encore des Truffaz et Katché qui y sont allés chercher l’inspiration.
Hans Ulrik nous amène, de ballades en néo-bop, sur «Another Planet». Et quelle est donc cette planète où le saxophone prend des airs à la Dave Liebman tandis qu’un classique pbd (piano-bass-drums) mélange Bill Evans, Keith Jarrett et Marc Coplan ? En même temps, c’est presque club par certains moments. Ainsi, ce «Big Dreamer», sonorités rondes et percutantes puis tous les instruments à l’unisson avant que le thème ne soit repris par pbd tandis que Ulrik improvise.
Avant l’overdose, je vous conseille « eggs in the basket ». Attention, pas d’initiative idiote, il s’agit exclusivement de la piste 9. Sur un tempo très lent, quelques volutes de piano, batterie feutrée, basse discrète et ballade saxophonique.
Vous en redemandez ? Aïe, aïe, aïe… Vous êtes accros.
Gilles
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