03 février 2008

Élégant farceur


…ou espiègle virtuose. Stefano Bollani a charmé une salle Nougaro toulousaine bien remplie mardi dernier. Le concert a débuté avec des airs brésiliens : une musique avant tout mélodique, que les doigts agiles se bousculent sur les touches, qu’ils les effleurent à peine ou que les mains donnent de la puissance d’un son ample et grondant ; suivis d’un voyage en Argentine, où la vitesse à couper le souffle l’a disputé avec l’humour. Technique époustouflante, culture jazz molto éclectique, références classiques tous azimuts, rien de tout cela ne monte à la tête de Stefano Bollani, souriant, plaisantant, nageant avec bonheur dans un univers de musique qu’il ne demande qu’à partager. Il joue une bande sonore d’un film de Moretti, musique que le producteur a abandonnée, musique jazz inventive ; il nous fait rire et l’instant d’après il nous noue les tripes d’émotion avec un air d’un film de Pasolini. Puis voyage dans les standards, musique toujours tonique même lorsqu’elle est nostalgique, musique toujours délicate même lorsqu’elle devient brutale. C’est trop court. Il faudra deux rappels pour une salle debout, heureuse.

Marie-Françoise