The Music as a gift
Avant de revenir pour le rappel, face à la salle debout pour l’applaudir, McCoy Tyner a salué la musique comme un cadeau. Le concert auquel nous avons eu la chance d’assister samedi soir au Théâtre Musical de Pibrac (TMP) a été d’un bout à l’autre un cadeau. Bien sûr, la salle était très émue d’être en présence d’un pianiste légendaire, compagnon de musique de John Coltrane. Le prodigieux saxophoniste Gary Bartz fut éblouissant . Les compositions de McCoy Tyner nous ont plongés dans un univers chaleureux et onirique, d’enchantement parfois inquiétant où planait sans doute l’esprit de Coltrane. « Ballad for Aisha » : curieusement, j’ai ressenti une fraîcheur presque enfantine, celle d’Alice au pays des merveilles, où surgit le lapin blanc et où guette le chapelier. Car si les thèmes étaient chantants, la violence était là aussi, grondements de la batterie et roulements sourds du piano. Je l’ai dit, Gary Bartz montra une présence exceptionnelle, ouvrit les morceaux par des déclarations saisissantes, éblouit par des chorus aux longues phrases fortes et ciselées. Au milieu du concert, les trois musiciens s’éclipsèrent, nous laissant seuls avec le maître et son piano. Ailes de papillon, ses doigts voletaient, becs d’oiseau, ils fondaient sur les touches qu’ils picoraient puis avalanche dévalaient et roulaient sur le clavier. Brusquement j’ai eu l’impression d’être entrée par une porte entrouverte et d’écouter un ami qui, conscient de ma présence, jouait pour moi et ne s’arrêterait pas. Quel cadeau ! La salle explosa d’applaudissements. Le quartet se reconstitua, solos de batterie et de contrebasse alternant avec chorus de saxophone et piano.
McCoy Tyner est visiblement fatigué mais son énergie et sa vitalité au service de la musique sont intactes. Merci Monsieur de votre cadeau.
Marie-Françoise
Libellés : Jazz sur son 31, McCoy Tyner
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