04 octobre 2010

Le jazz en revue(s), … au Siné, en BD !



Cinq cents pages à lire ces temps-ci, de quoi compenser le manque de spectacle vivant à la télévision hormis si on a Mezzo (Gianlucca Petrella, The Bad Plus, Denis Colin, Ambrose Akinmusire, Iva Bittova, …).

Jazz Magazine jazzman met à la une Bill Evans dont on vient de commémorer le trentième anniversaire de sa disparition. Si vous êtes comme moi un inconditionnel de Quest, que nous avons invité il y a 20 ans à Souillac, vous suivrez l’histoire de ces quatre « gitans » du jazz. Henri Texier s’y met à table et Jean Philippe Allard rend hommage à Abbey Lincoln.

So jazz propose en couverture Jason Moran que nous avons eu le plaisir d’entendre auprès de Charles Lloyd il y a 2 ans pour le 33e festival « Sim Copans » de Souillac. Lizz Wright, David Linx, Kellylee Evans (qui sera à Jazz sur son 31 à Toulouse le 16 octobre), Alain Jean-Marie qui se confie à Jacques Denis complète en partie ce numéro 10.

Jazz Hot sort son numéro 653 en vente par correspondance. Vous pouvez vous procurer tous les numéros depuis mars 1935, attention la collection complète vaut 9 040 euros ! C’est une belle idée, offrez-vous le Jazz Hot de votre naissance (sauf si vous avez plus de 75 ans… !). Ce mois-ci la plus vieille revue consacrée uniquement au jazz revient sur Fred Anderson et sa disparition en juin dernier et nous parle à cette occasion de l’AACM et d’Ernest Dawkins.

Un ancien de Jazz Hot, Siné sort aux éditions du Layeur « Jazzmaniaque », sa vie, son œuvre ! ses dessins, illustrations, affiches, couvertures de livres, magazines, chroniques « jazz hot » de 1962 à 1966 et de « jazz magazine » de 66 à 70, pochettes, CD. « J’étais fan des émissions de Simon Coppens (sic), un Américain qui passait du jazz bien avant Ténot et Filipacchi avec « Pour ceux qui aiment le jazz »… Il passait de bons disques et il les commentait de façon intelligente…ça passait à une heure bien précise et il ne fallait pas me déranger à ce moment-là, je décommandais tous mes rendez-vous pour être bien sûr de ne pas manquer ses émissions. On grappillait tout ce qu’on pouvait, on essayait de ne pas en laisser passer une goutte. » Bel hommage à Sim et belle compilation de chroniques où l’écriture de « Brother Bob » est aussi délicieuse que ses dessins. Ouvrage à mettre entre toutes les mains des maniaques du jazz pour une cure de Siné.

De Siné à dessiné, il n’y a qu’un pas avec cet amour suprême que ce « Coltrane » de Paolo Parisi. Cette BD est partagée en quatre partie comme « A love supreme », le dessin est en noir et blanc, la couverture en une sorte de bleu. Le dessin est minimaliste pour une musique maximaliste, le thème est exposé, l’auteur improvise les moments, ce n’est pas le nième livre sur Mister JC, on en apprend encore sur celui, qui en décembre 1966 faisait dire à Siné « … A love supreme est fantastique : Coltrane y joue comme un dieu ! » Ce livre est un trait décoché par les éditions Sarbacane et rejoint au panthéon du dessin de jazz, « Mingus » de Louis Joos et « Entre chien et jazz » de José Correa.

Robert Peyrillou