06 juillet 2007

le phénomène E.S.T.

Le risque, en parlant d’E.S.T., c’est de tout axer sur leur nationalité suédoise et d’expliquer leur musique, leur son, leur originalité par une posture prétendument scandinave.
Certes, ils sont beaux, ont des yeux clairs, posent systématiquement en tee-shirt (on n’a jamais froid lorsqu’on vient du froid) mais attention à l’idée d’une «nature suédoise». Je ne m’aventurerai pas non plus sur le terrain glissant qui consiste à comparer leur musique avec les paysages du Nord… En plus, on a déjà mis Garbarek sur ce créneau.
E.S.T., c’est de toute façon, un phénomène international. Le nombre important de concerts donnés d’un continent à l’autre, la couverture médiatique, la reconnaissance du public et des spécialistes montrent que leur musique a dépassé le cadre strictement suédois, scandinave ou tout ce qu’on voudra.
E.S.T., c’est aussi une formation aux abords classiques : un trio piano, basse, batterie qui nous renvoie à Keith Jarrett ou encore Bill Evans. Ils sont, pour le premier c’est revendiqué très explicitement par Esbjörn Svensson (E.S.), des références pianistiques. Au rayon des influences, ajoutons Chick Corea et Theolonius Monk, à qui ils ont consacré E.S.T. plays Monk.
Mais, chez E.S.T., il y aussi la pop, sûrement l’électro, le classique… Bref une sorte de maëlström (aïe, ça m’a échappé !!!), une capacité à adopter tout ce qui peut apporter. Ecoutez, par exemple, sur le Live in Stockholm, «Face of Love» ou encore «Good Bye Susie Soho». J’y vois de la pop, de l’électro, de la musique répétitive. Derrière quelque chose qui semble, a priori, extrêmement classique, écoutez le son saturé de la contrebasse, jouée tantôt à l’archer, tantôt au doigt, l’usage direct des cordes du piano ou encore la batterie qui peut se faire percu.

A consommer sans modération

Gilles

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