Extraordinaire Maria Schneider Orchestra
Extraordinaire et rare prestation, samedi dernier, à la Cité de la Musique par le Maria Schneider Orchestra. Où peut-on, en effet, écouter celle qui apprit aux côtés de Gil Evans de 1985 à sa mort en 1988 ? Ses apparitions en France sont rarissimes (je n’ai trouvé trace d’elle que pour une émission de France Culture en 2004) et le rendez-vous, de fait, important. On l’a souvent comparé à Carla Bley parce que femmes, compositrices et arrangeuses de génie. Mais, autant la terrible Carla Bley est issue du free et de la rupture (n’y voyez aucune intention subliminale), autant la musique de Maria Schneider évoque Gil Evans, Leonard Bernstein… bref New York. Ainsi, pour Stéphane Ollivier, les principales influences de Maria Schneider sont les intuitions orchestrales de Gil Evans, « notamment dans son travail tout en nuances sur les couleurs, tour à tout embuées et éclatantes » qu’elle combine « aux préceptes formalistes de Brookmeyer ».
Dans le registre de la comparaison, il y a encore le Vienna Art Orchestra car Maria Schneider, comme Mathias Ruëgg, s’entoure de musiciens brillants et les prestations solistes constituent des moments malicieusement perturbants car soliste et orchestre ne font qu’un. Les chorus mettent en valeur l’arrangement de l’orchestre et réciproquement. En somme, le Maria Schneider Orchestra est à tomber parterre et on n’aura vraisemblablement pas l’occasion de le revoir de sitôt. D’où la nécessité, que dis-je, l’obligation, d’aller immédiatement sur www.mariaschneider.com passer en boucle les plages disponibles et, surtout, ne plus rien faire d’autre.
Gilles
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