C'est la rue qui swingue

Les images du concert de Blue Mary Swing évoquent l’excellent moment passé au marché des producteurs, ce mercredi 17 juillet 2013. Il faisait très beau, les coupoles de l’abbaye se détachaient sur un ciel sans nuage, les producteurs s’étaient installés en demi-cercle autour de la place Pierre Betz, une scène centrale abritait une petite tonnelle. S’y sont succédés Adhoc (avec Bob Neal à la guitare, Roberto Larrieu au violon et Jane Paris au chant) et Blue Mary Swing (avec Marie Estrade au saxophone et chant, Marc Estrade à la guitare et Auguste Caron à la batterie). On sait que souvent, lorsqu’on mange avec des amis, on entend la musique plus qu’on ne l’écoute. Cependant les airs joués et chantés par Adhoc sont venus hanter les mémoires et on en voyait arrêter leur fourchette, s’approcher, fredonner et même danser. Un peu plus tard, le saxophone lança ses mélodies à un public détendu et repu, prêt à profiter de la musique toute la nuit. Les morceaux choisis par Blue Mary Swing pour cette soirée, même lorsqu’ils étaient très connus, prenaient aux tripes. Les gospels The Battle Of Jericho ou Let My People Go, venus du fond des souffrances des esclaves portaient en eux cette déchirure. Les célèbres Summertime ou Take five résonnaient en écho dans les rythmes qui habitent chacun d’entre nous. La place fut conquise par la ferveur de la voix de Marie, enthousiasmée par la chaleur des interprétations, entraînée par l’envie de bouger. Les hirondelles cessèrent petit à petit leur ballet autour des coupoles, la scène se débarrassa de sa tonnelle, on voyait mieux, on écoutait plus, on était sous le charme.

Pendant toute la durée du festival, la musique de Blue Mary Swing rayonna sur les places de Souillac et on put entendre de nouveaux morceaux. Le trompettiste Claude Mirandola vint ajouter ses notes au trio. Que ce soit sur la petite place des Toiles, sur la sonore place Verninac ou sur la chaleureuse place du Puits, les spectateurs sont venus et revenus écouter Blue Mary Swing, une formation tellement à l’aise dans la rue, tellement à l’écoute de son public.

Cinq jours de concert en plein soleil, un marathon pour les musiciens et un grand plaisir de jazz pour nous.

Marie-Françoise