Un pont entre la musique afro-cubaine et la musique africaine
Entretien avec Roberto Fonseca
Vous venez jouer à Souillac
votre spectacle « Yo ». Pouvez-nous nous parler de ce projet ?
Quelle est son origine ? comment vous l’avez pensé ? avec qui ?
pourquoi ?
Ce projet est complètement
différent à tout ce que j’ai fait auparavant. Je compose et je joue d’une
manière nouvelle, mes racines afro-cubaines se font plus présentes ici. Avec
Daniel Florestano, on a eu l’idée d’établir un pont entre la musique
afro-cubaine et la musique africaine. Pour cela, on a utilisé les sonorités de
la musique électronique actuelle et, en même temps, on a utilisé des
instruments analogiques, et ainsi on est arrivé à trouver un équilibre entre la
tradition et la modernité.
Après le hip hop, la musique
électronique, est-ce que ce projet est foncièrement différent ? si oui en
quoi ? si non qu’ont-ils de commun ?
Les thèmes sont différents
mais en même temps ce projet ressemble aux autres parce que le rythme est
fondamental.
Pouvez-nous nous parler de vos
musiciens : Jorge Chicoy, Yandi Martinez,
Ramsés Rodriguez, Joel Hierrezuelo, Cherif Soumano ?
Les
musiciens sont très gentils, très simples, et ce sont des êtres humains avec un
cœur en or. Pour moi, c’est très important d’être entouré par des personnes qui
respectent et apprécient ma musique. Pour moi, un groupe est comme une famille
où tout le monde peut s’exprimer et où on fait tous attention les uns aux
autres sur scène et en dehors. C’est pour cela, que je me sens si à l’aise et
je me régale avec ces musiciens de génie avec lesquels j’ai l’honneur de jouer.
Vous
utilisez de multiples claviers, piano, orgue Hammond, Rhodes, Moog C’est
toujours un peu intrigant pour les spectateurs de voir les pianistes jongler
d’un clavier à l’autre, avec semble-t-il jubilation. Qu’apportent l’un à
l’autre chaque instrument ?
Chaque instrument a une
sonorité différente, c’est comme les couleurs dans un dessin, comme si chaque
instrument était une couleur différente. Avec tous les instruments on donne vie
à la peinture.
Cette année, le festival
programme des concerts dans lesquels des musiciens chevronnés vont à la
rencontre de jeunes musiciens. Vous avez sans doute vécu quelque chose
d’analogue an jouant avec Ibrahim Ferrer. Pouvez-nous nous parler de cet
événement ? De la passation en musique ? Quels sont les quatre ou
cinq musiciens qui comptent le plus pour vous ?
Grâce à mon expérience avec
Ibrahim et grâce au soutien qu’il m’a procuré, je trouve très important le
soutien apporté aux jeunes musiciens par les anciens de même que le respect des
plus jeunes pour les musiciens plus expérimentés. Ceci est une sorte de
rétro-alimentation qui maintiendra la musique toujours en vie. La musique n’a
pas été créée pour faire de la compétition mais pour prendre du plaisir. C’est
pour ça que je ne supporte pas lorsque les gens disent « ce musicien est
meilleur qu’un autre ». On n’a pas le droit de dire ça et encore moins
lorsqu’il s’agit d’une musique faite d’une manière tellement personnelle.
Pour moi, il ya beaucoup de
musiciens qui sont très importants, mais il serait injuste de n’en garder que
cinq, mais si le plus important pour moi dans l’histoire de la musique est J.S.
Bach.
Le lieu du concert a-t-il un
impact sur le concert ?
Parfois les lieux influencent
notre façon de jouer, et c’est évident que cet endroit nous fera ressentir des
belles choses.
Que représente pour vous le
concert à Souillac en jazz ?
C’est la musique qui me fait
vivre, c’est pour ça qu’à chaque concert j’ai la sensation que, concrètement, le
temps de mon séjour ici sur la terre perdure.
Marie-Françoise
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