19 juin 2013

Bach Jazz Réunion



Dimanche 9 juin, dans la salle de l’Ostal d’Occitania de Toulouse, le Trio d’en bas jouait Bach. Le festival "Passe ton Bach d’abord", organisé par l’ensemble baroque de Toulouse, avait programmé cette formation, pour le moins inhabituelle dans l’univers de la musique classique. Le Trio d’en bas, renommé Trio d'en Bach, a relevé le défi… à quatre. La salle, avec son immense cheminée blanche, était trop petite, alors on a ouvert les fenêtres pour que le public assis à l’extérieur puisse entendre le concert. La sarabande de la Suite pour luth, attaquée aux saxophones alto et soprano, tuba et guitare, prit ses aises au gré de la fantaisie des quatre musiciens. La mélodie se laissa faire, joua le jeu, soutenue par les sons graves du tuba, rapidement relayée par la batterie, déployée par les instruments harmoniques. Les deux saxophones l’avaient abordée en douceur puis lui proposèrent une petite virée en pays de jazz. La clarinette basse offrant un socle répétitif mélodique, le saxophone soprano lança des notes tenues, balayant l’espace, tournoyantes, parfois presque une plainte. Puis, la sarabande reprit son tempo, au son de la flûte et enfin, chantée comme un leitmotiv, presque psalmodiée. Un trio de jazz composé de quatre musiciens joue Bach avec neuf instruments, c’est une curiosité. Que serait le second morceau ? Une Partita. Alors que le soleil tentait sa première apparition de la journée, clarinette et flûte ont exposé la mélodie, comme un thème de jazz. Rapidement acrobatique, l’air a pris le large, a visité les terres nouvelles des distorsions et des syncopes ; du souffle au son, il s’est laissé surprendre. La curiosité et l’attente étaient palpables. Plus sages, les rythmes de la danse s'emparèrent de l'air et, vifs et joyeux, habitèrent la mélodie. Une demi-heure de Bach en jazz, c'est sûr, c’est trop peu.
Marie-Françoise