Bach Jazz Réunion
Dimanche 9 juin, dans la salle de
l’Ostal d’Occitania de Toulouse, le Trio d’en bas jouait Bach. Le festival "Passe ton Bach
d’abord", organisé par l’ensemble baroque de Toulouse, avait programmé cette
formation, pour le moins inhabituelle dans l’univers de la musique classique.
Le Trio d’en bas, renommé Trio d'en Bach, a relevé le défi… à quatre. La salle, avec son immense cheminée
blanche, était trop petite, alors on a ouvert les fenêtres pour que le public
assis à l’extérieur puisse entendre le concert. La sarabande de la Suite pour luth, attaquée aux saxophones alto et
soprano, tuba et guitare, prit ses aises au gré de la fantaisie des quatre
musiciens. La mélodie se laissa faire, joua le jeu, soutenue par les sons
graves du tuba, rapidement relayée par la batterie, déployée par les
instruments harmoniques. Les deux saxophones l’avaient abordée en douceur puis
lui proposèrent une petite virée en pays de jazz. La clarinette basse offrant
un socle répétitif mélodique, le saxophone soprano lança des notes tenues,
balayant l’espace, tournoyantes, parfois presque une plainte. Puis, la
sarabande reprit son tempo, au son de la flûte et enfin, chantée comme un
leitmotiv, presque psalmodiée. Un trio de jazz composé de quatre musiciens joue
Bach avec neuf instruments, c’est une curiosité. Que serait le second
morceau ? Une Partita. Alors que
le soleil tentait sa première apparition de la journée, clarinette et flûte ont
exposé la mélodie, comme un thème de jazz. Rapidement acrobatique, l’air a pris
le large, a visité les terres nouvelles des distorsions et des syncopes ;
du souffle au son, il s’est laissé surprendre. La curiosité et l’attente
étaient palpables. Plus sages, les rythmes de la danse s'emparèrent de l'air et, vifs et
joyeux, habitèrent la mélodie. Une demi-heure de Bach en jazz, c'est sûr, c’est trop peu.
Marie-Françoise
Marie-Françoise
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