22 février 2012

Songs of Freedom

Coincé entre le quartier "européen" (quel drôle de nom!) et la place Flagey, récemment restaurée, à deux pas de la friterie Antoine, celle-là même que chanta Brel et qui, paraît-il, propose les meilleurs frites de Bruxelles... Hop, hop, hop, cessons les clichés et reprenons-nous car c’est le plus sérieusement du monde que l’espace Senghor d’Etterbeek accueillait le week-end dernier le projet "Songs of Freedom" de Nguyên Lê. Dans une salle tout en longueur, intitulée salle 1900, en référence à la date (approximative?) de sa construction, la scène est profonde et ce n’est pas l’énergie qui manquera à cette formation pour occuper cet espace, au demeurant fort beau. Fort beau, c’est aussi un qualificatif tout à fait approprié à la musique de Nguyên Lê. Car, si ce projet est exclusivement constitué de reprises rock et pop des années 1960 et 1970, c’est la musique de Nguyên Lê qui nous fut donnée à écouter. Tout est retravaillé, revisité, réinterprété. En témoigne, l’introduction à la guitare solo du premier morceau "Mercedez Benz" de Janis Joplin. Janis Joplin sera reprise également avec "Move Over", une très belle chose également. Mais c’est "Eleanor Rigby", celui-là même qui initie l’album, qui constitua le point d’orgue de ce concert haut en couleur où délicatesse et puissance se mélangèrent pour constituer un univers esthétique d’une finesse à laquelle nous a, depuis très longtemps, habitués Nguyên Lê. Le concert fut constitué de six morceaux, deux de Janis Joplin, deux des Beatles, deux de Steve Wonder, et on peut imaginer qu’en choisissant d’étirer les morceaux, les cinq musiciens (Nguyên Lê, llya Amar, Stéphane Galland, Linley Marthe, Himiko Paganotti) se sont ingéniés à tirer tout ce qu’ils pouvaient de ces mélodies. Six morceaux plus un rappel, avec "Whole Lotta Love" de Led Zeppelin dont on retiendra notamment un solide chorus de Linley Marthe à la basse électrique. Ce fut un concert particulièrement agréable pour chacune des paires d’oreilles de la salle avec, toutefois, un bémol car moins poétique que son avant-dernier projet, "Saiyuki", que notre Chef Chef avait eu le nez de programmer en 2010. Mais "Saiyuki" frisait la perfection.
Gilles