23 mai 2011

L'intelligence délirante d'un trio pas comme les autres

La Compagnie Trio d'en Bas assume totalement de mal porter son nom. C'est que, plus qu'un nom, il s'agit d'une posture aux accents revendicatifs, humoristiques, délirants, spectaculaires et musicaux. Le parallèle avec Bernard Lubat (qu'ils citent) est particulièrement révélateur. Mais c'est du Trio d'en Bas qu'il s'agit ici et il serait malvenu de réduire ce trio à la figure, sûrement tutélaire, qu'est Lubat. Car, si leur prestation est dans cette veine, le rappel insistant du musicien d'Uzeste pourrait laisser croire que ce Trio en est une copie, forcément pâlichonne. Il faut, au contraire, louer ce trio pour ce qu'il fait: une musique éclectique, délirante, sensible, écrite avec beaucoup de justesse. Il faut également souligner la présence scénique, ô combien courageuse, des musiciens et, particulièrement d'Arnaud Rouanet, sûrement le plus spectaculaire mais, en même temps, le seul que ses instruments permettent de se produire debout. On passe, tout naturellement, d'une musique, presque introspective et sollicitant la concentration des spectateurs, dont le morceau "d'en Frisell" (il faut, à cet égard, souligner l'intelligence avec laquelle elle rappelle le compositeur et guitariste du même nom) est emblématique, à une musique complètement délirante, chanson d'amour à deux balles, Arnaud Rouanet ayant troqué ses divers instruments pour un micro qu'il balade dans la salle, à ce moment, hilare. Et, entre ces deux moments, c'est un continuum dans lequel l'imagination explosive et sensible du trio explore et nous donne à explorer: une valse de Strauss, un saxophone torturé dans "Les jardins de la mémoire", un morceau beaucoup plus emporté tel que "Un tour de chien jaune". Bref... on pourrait, sans aucune difficulté, dresser une liste exhaustive de leur tour de force et on vous conseillera, dans un premier temps, de visiter leur site qui donne une idée de ce foisonnement. Mais, plus encore, il faut urgemment aller voir ce trio en concert et, très certainement, le revoir et le revoir. Il faut également marquer d'une croix indélébile que, en décembre prochain, il enregistreront un album. Il faut, enfin et afin que cet éloge soit complet, citer chacun d'eux: Arnaud Rouanet (sax, voix et instruments divers), Samuel Bourille (claviers et voix), Yoann Scheidt (batterie, vois et trombone) et Isabelle Picard (leur agent qui nous fait découvrir un paquet de formations systématiquement de très grande qualité). Bravo à eux!
Enfin pour illustrer ce propos, il m'a semblé judicieux de reprendre un extrait de texte et sa mise en page produit par ce trio.
Gilles

Ensemble, refusons le dictat médiatique aux slogans injurieux tels:
"Une musique d’en bas pour la France d’en bas",
… pour que ceux d'en bas soient encore plus bas.
"Une musique d’en haut pour la France d’en haut",
… pour rester entre amis. Ainsi,
afin de mettre un terme à cette trop célèbre fracture artistico-sociale,
il nous faut une musique,
comprenez-vous,
qui partirait du haut pour atteindre,
par la suite,
le bas.
Donc une musique de qualité.
OUI!
Ayez confiance dans la Cie Trio d'en bas,
"Une musique d'en haut pour la France d'en bas".

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

La messe est dite. Cela fait débat sur les Twitter US. Djaz Records a donné l'exlusivité ce matin au Webzine Influent HipsterTribe de L.A. L'info tu ne la trouveras nul part pendant plusieurs jours, concernant le Band of All times. C'est le retour officiel de la French Touch de Paris à Miami. http://tinyurl.com/6k5fyxn

16:56  

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