07 août 2008

les bénévoles de souillac en jazz ne savent plus où donner de la plume !











Week end de contrastes
Vendredi 1er août :
Soirée brésilienne pour la première soirée du 31 ème Festival de Jazz de Marciac.
En guise de mise en bouche , le quintet d’Hamilton de Holanda nous fit découvrir le registre étendu du bandolim et la prestation de Gabriel Grossi qui utilise son harmonica comme une véritable seconde voix. Très belle ambiance brésilienne même si l’on a pu regretter, à certains moments, le son pur et dépouillé des guitares acoustiques. Le volume sonore et le son métallique des guitares électriques ont peut être un peu trop nui à l’émotion.
Caetano Veloso assurait la seconde partie. Premier contraste. Ce mince et fringuant sexagénaire seul avec sa guitare a su imposer sa présence. Alternant les sonorités graves et aigues, le poétique et le rythmé, il utilise toutes les nuances de cette langue portugaise si musicale qui nous transporte et nous émeut même si nous n’en comprenons pas toute la signification. Nous avons été touchés par son interprétation aérienne de La paloma qui nous a renvoyé à l’univers si particulier des films d’Almodovar . Ce ne sont pas les reflets d’argent de la mer de Charles Trenet qui nous ont éblouis mais plutôt sa pointe d’accent qui a apporté une saveur exotique toute particulière à ce monument de la chanson française .Les quelques Brésiliens présents dans le public ont su communiquer leur enthousiasme et nous transporter avec Caetano Veloso au pays du bonheur et de la saudade.

Samedi 2 août :
Deuxième contraste et non des moindres. Gignac et ses 6500 habitants bigarrés d’un soir contrastait avec le calme tranquille du village en hiver. Il y avait dans l’air une nostalgie du mouvement hippie des années 70 et Gignac se parait des atours d’un Woodstock en Quercy. Emir Kusturica et son no smoking orchestra (photo http://www.thenosmokingorchestra.com/) qui ne portait pas bien son nom ce soir était l’invité du Festival Ecausystème.
Dans l’ensemble, le spectacle présenté était le même que celui que nous avions eu la chance de voir au Bikini à Toulouse cet hiver mais la différence de lieu induisait des modifications. Le concert en plein air devant une foule nombreuse jeune , bruyante et enthousiaste a amené la joyeuse bande à faire un spectacle interactif, haranguant le public pour le faire participer alors qu’il était tout acquis à leur cause. Reconnaissons quand même une vitalité hors du commun , une bonne dose d’humour et d’autodérision et la qualité des musiciens. Le spectateur retrouve sans peine le sens inné du spectacle et l’aspect outrancier et déjanté des films de Kusturica. A certains moments, on frôle le numéro de music hall. Les puristes trouveront à redire mais nous croyons qu’il ne faut pas les prendre au sérieux plus qu’ils ne s’y prennent……
Où est le jazz dans tout cela ? Dans les accents rock de Hamilton de Holanda ?dans les chansons intimistes de Caetono Veloso ? dans le folklore balkan bondissant de Kusturica ? Le débat reste ouvert mais ne boudons pas notre plaisir.
Marie et Alain , envoyés spéciaux occasionnels de Souillac en Jazz

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