Hier, j'ai vu Pharoah Sanders
Dans le cadre du festival Banlieues Bleues, l'hôtel de ville de Montreuil accueillait, hier soir, Pharoah Sanders en quartet avec William Hendersen au piano, Nat Reeves à la contrebasse et Joe Farnsworth à la batterie.
Dans le monde jazzistique et "saxophonique", la référence à Coltrane est, très certainement, la plus répandue et, dans l'univers coltranien, Pharoah Sanders occupe une place de choix. Il est l'héritier, le continuateur à tel point que, comme on peut le lire dans la plaquette de Banlieues Bleues, on a pu "lui [...] reprocher entre autre d'avoir dévoyé John Coltrane". Mais, s'il en est le continuateur, c'est peut-être parce qu'il reprend les aspects mystiques et, donc, s'inscrit dans la continuité des dernières prestations de Coltrane, notamment A Love Supreme. Cet héritage, Pharoah Sanders l'a pleinement assumé en jouant Naïma, preque un tube.
Mais du Coltrane, les compositions de Pharoah Sanders aussi en sont imbibées. Ainsi Greeting to Idris qui, en refusant la partition entre bop, cool et free, n'a de qualificatif "juste" que coltranien ou, mieux encore, néo-coltranien... Pourtant, le refus d'une catégorisation aussi nette ne s'accompagne pas, comme le free, d'une volonté d'échapper aux règles pré-établies. Aussi, après que Pharoah Sanders eut introduit le thème et un premier chorus, a-t-on pu entendre celui de William Hendersen, puis celui de Nat Reeves, ensuite celui de Joe Farnsworth pour revenir, en dernier lieu, sur le sax de Pharoah Sanders. Cette configuration, traditionnelle, s'est répétée sur les deux premiers morceaux du concert.
Enfin, le choix de Olé pour clore le concert a donné indéniablement un caractère festif au spectacle.
Sûr que Télérama aurit mis 4T et, encore, on n'a rien dit sur son son.
Gilles
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