14 février 1975 - 14 février 2015 : 40 ans !
A Souillac, en Vallée de la
Dordogne, il était une fois en 1975 un club local de l’Unesco présidé par le
docteur Vizerie, qui organisait notamment des conférences.
Jean
Calvel, célèbre présentateur du journal parlé national, résidant à Lanzac
proposa que Sim Copans, son voisin lanzagais et animateur de plus de 4000
émissions sur les radios nationales sur les musiques américaines vienne parler
d’une de ces passions : le jazz.
Le
14 février de cette année 75, à la maternelle de Souillac, ce n’est pas moins
de 200 personnes qui ont assisté à « Depuis la côte des esclaves jusqu'à la salle
Pleyel », il n’en fallut pas plus pour que trois pionniers, Patrick
Cazals, Jean-Pierre Rodrigo et Jean-Pierre Rohic réunissent une bande de
copains (le charcutier, l’abbé, le restaurateur, l’ancien instituteur
correspondant de presse, le chef d’entreprise, …) pour lancer ce qui allait
devenir le Festival de jazz.
La
municipalité de Souillac a voté une petite subvention pour lancer l’aventure,
son maire Jaurès Chaudru s’abstenant lors du vote !
Il
eut lieu du 9 au 11 juillet 1976. Sur l’affiche la prudence a prévalu, il n’y
avait pas de millésime ! y en aurait-il un 2e ? néanmoins sur
le dépliant, un petit 1er précédait le mot festival !
Le
vendredi, le festival accueillait le Swing Machine de Cahors et l’Old Time Jazz
Band de Toulouse pour un concert sous la halle. A 18h30, les touristes et
habitants eurent la surprise de voir déambuler les deux formations dans les
rues de Souillac. Le lendemain, toujours sous la halle, c’était Michel Attenoux
un des représentants du jazz populaire et le dimanche soir l’apothéose dans
l’Eglise Sainte-Marie pour une double soirée avec Memphis Slim chanteur de
blues et Mary Knight, chanteuse de gospel songs.
Les
sources du jazz étaient « posées » par Sim Copans. Encore un des
rares festivals de jazz à cette époque, ce fut une grande réussite qui
encouragea l’association à proposer une 2e édition l’année suivante.
Sim
Copans en édito du premier dépliant du festival écrivait :
« Le jazz, né de la
rencontre de deux cultures – celle de l’Afrique et celle de l’Occident – est
libre, sincère, populaire. Aucune autre musique ne favorise autant la liberté
d’expression des musiciens que ces rythmes et ces sonorités inventées par des
descendants d’esclaves. Comment mettre en doute sa sincérité puisque, dès
l’origine, les interprètes du jazz, créateurs spontanés, en étaient aussi les
compositeurs. C’est dans sa musique que le noir américain a écrit son histoire.
Populaire enfin, le jazz, né dans le peuple, est bientôt devenu la plus
internationale des musiques, provoquant l’admiration de grands musiciens comme
Darius Milhaud, Maurice Ravel, Igor Stravinsky. Le dernier concert du Festival
de Souillac, vrai retour aux sources du jazz avec le Blues et les Gospel Songs,
aura lieu dans le cadre majestueux de l’Abbatiale Sainte-Marie, ce chef d’œuvre
du XIIe siècle. »
La
petite aventure comme la qualifiait Sim était lancée. Le festival au fil du
temps prit de l’importance soutenu par ses partenaires publics comme privés
sous l’impulsion de ses présidents Jean Calvel, Jean-Pierre Bailles, Sim Copans
et diversifia ses activités :
stages musicaux avec les plus grands instructeurs / musiciens (Richard Galliano
alors inconnu, Christiane Legrand, Jean-Claude Fohrenbach, …), animation des
rues et places, stage de danse, repas louisianais … jusqu’à aujourd’hui avec
des tables-rondes, conférences, films, ateliers enfants, randonnée, repas
… Depuis 1985, l’Association pour le festival de jazz de Souillac, riche d’une
soixantaine de bénévoles, porte le nom de Sim Copans et le festival a pris
l’enseigne de « Souillac en jazz » en 1991. En
2000, année de la disparition de Sim Copans, les concerts ont lieu dans un
écrin magique, devant l’Abbaye, place Pierre Betz.
Au
fur et à mesure, l’Association a fédéré des acteurs locaux (bibliothèque
municipale, cinéma, Les Amis des Sentiers souillagais, Les Amis de l’orgue de
l’église Sainte-Marie, le Comité des fêtes, les Grottes de Lacave …) et des
communes voisines comme Pinsac, Lachapelle-Auzac ou Lacave. L’Association
développe depuis 4 ans un autre projet complémentaire « Le Jazz dans la
Vallée » qui permet d’animer hors saison le pays et de venir à la
rencontre des populations rurales et des jeunes.
A Souillac, en Vallée de la
Dordogne, il est un festival en 2015, qui grâce à son public fidèle, ses
partenaires, ses bénévoles, propose sa 40e édition.
Robert Peyrillou, directeur artistique depuis 1986.
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