13 janvier 2009

L'Afrique sur le Canal


La péniche Chèvrefeuille, ancrée à Ramonville sur le Canal du Midi, accueillait samedi soir Curcuma. Il faut souligner l’accueil de ce lieu, simple et chaleureux, ainsi que la gentillesse des organisateurs. Dans cet endroit coupé de la ville et du monde, un voyage en Afrique nous attendait. En Afrique et en jazz. Chaque morceau est une visite, au Maghreb ou en Afrique Noire, développée par la musique de jazz. Qu’on ne s’y méprenne pas, il ne s’agit jamais de folklore. L’imaginaire est sollicité par les chants et les percussions : on est sur une place d’une ville ou d’un village, habitée, agitée, vivante mais on ne tourne pas en rond. On s’engage dans les ruelles, on gagne la campagne … et puis on se retrouve en jazz, dans une musique écrite, construite, exigeante. Charpentée par la batterie de Stéphane Gratteau, la mélodie dérive au gré de l’imaginaire des musiciens : Mounim Rabahi apporte la touche arabe avec le guembri, les percussions et les chants ; Fabien Binard, très jazz au trombone, devient Africain à la voix et à la conque ; le guitariste Pierre-Marie Dejean conduit sur des chemins mélodiques originaux et ingénieux ; le bassiste Juan Favarel booste l’ensemble avec fougue ; quant au saxophoniste, le nouvel arrivé dans la formation, il nous scotche par la force de son jeu. Curcuma, nous les avions entendus cet été à Souillac, dans les débuts de ce spectacle « Passe-moi le sel », les voilà solides, exigeants, pour un beau voyage. Marie-Françoise
photo Gilles