Mina grince, tape, rugit, gronde
Mina Agossi chante a capella, elle offre à l’abbaye un chant, simple ; elle est déjà tellement présente, cheveux sagement attachés, dans une robe africaine, envoûtante par son chant langoureux. Puis ses musiciens arrivent, le contrebassiste, le batteur et avec, les rythmes de l’Afrique. Derrière le chant plutôt classique de Mina – Closer to me – le batteur frappe à mains nues les tambours qui deviennent percussions - quel bonheur ! - le bassiste relaie les tambours et c’est l’Afrique qui nourrit la musique, qui appelle Mina à chanter à son tour syncopé, qui se joue des tempos, accélérés, musique insatiable, intarissable, puissante.
Ensuite Mina raconte, ses mots très articulés s’étirent, des onomatopées remplacent subrepticement le texte, et c’est encore l’Afrique qui pointe son nez. Amusant, puis intéressant, envoûtant aussi, le jeu d’Eric Jacot, qui enregistre sa phrase jouée à l’archet puis improvise, de plus en plus fort, de plus en plus puissant jusqu’au tournis, poussant Mina à se lancer à son tour dans un chant fascinant, sans pause ni répit, jusqu’au dernier mot. Mais c’est la voix de Mina Agossi qui jubile, voix qui cherche tous les possibles, voix grave et rauque, voix suave et caressante, voix surprenante toujours. Mina lance les vocalises, voix lisse ; voix rugueuse, elle grince, tape, rugit, gronde. Oui la guitare de Jimi Hendrix est là, vocale, saturée, suave, chantée. Souvent en dialogue avec ses musiciens, totalement associés au spectacle, la chanteuse prend le public sous son charme, avant de partir clopin-clopant dans une image magique sous l’abbaye illuminée.
1 Comments:
Grand fan de Mina quand elle passe à Paris, j'ai profité de votre chronique et de vos photos !
bravo !
Une chanteuse unique et un tempérament de feu !
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